Qu'est-ce que la norme RE 2020 ?
La RE 2020 vise à abolir le gaz dans les constructions neuves
Avec la RE 2020, le gouvernement compte mettre un terme à l’utilisation du gaz dans les constructions neuves. Dans un souci d’atteindre la neutralité carbone, la nouvelle norme introduit un plafond d’émissions de GES (gaz à effet de serre) pour les maisons individuelles, fixé à 4 kgCO2eq/m²/an, dès l’entrée en vigueur de la réglementation. Or, ce seuil entraîne l’élimination du gaz, pour favoriser davantage le chauffage par granulés bois. De la même façon, le gaz doit être éliminé de toutes les constructions neuves dès 2024, mais cette élimination sera immédiate et appliquée dès l’entrée en vigueur de la loi pour les maisons individuelles.
En revanche, le plafond dans les logements collectifs est plus élevé, car ces derniers sont 75 % à être chauffés au gaz. Il sera ainsi fixé à 12 kgCO2eq/m²/an dès l’entrée en vigueur de la RE 2020, puis descendu à 6 kgCO2eq/m²/an dès 2024.
Le solaire sera donc de mise, tout comme les pompes à chaleur, les solutions hybrides, etc.
La RE 2020 s’appliquera progressivement dès 2022
Un décret et un arrêté seront bientôt déposés afin de mettre en application la réglementation environnementale (RE 2020) dès le début de l'année 2022, à savoir un ensemble de normes visant à rendre les constructions neuves plus respectueuses de l'environnement. En revanche, la réglementation comprendra de nombreuses règles strictes que les professionnels vont devoir s'approprier, le calendrier de mise en application s’étalera jusqu’à 2030.
Concrètement, pour les permis de construire déposés avant l’entrée en vigueur de la norme, celle-ci ne s’appliquera, dans un premier temps, qu’aux logements, aux bureaux et à l’enseignement.
La réglementation environnementale 2020 favorise les matériaux biosourcés
La RE 2020 introduit la notion de calcul du cycle de vie des matériaux, qui met à l’honneur les matériaux biosourcés comme la structure bois, le parquet, le bardage et le lambris, tout comme les isolants comme le liège, le chanvre, les fibres de bois et la cellulose. Dans le même temps, le béton et l’acier sont défavorisés, mais le repli de ces matériaux sera étalé et se fera de façon progressive afin de laisser le temps aux professionnels de s’adapter.
Le gouvernement va ainsi mettre en place un calcul du cycle de vie qui sera mesuré en kgCO2/m² de surface de logement, afin de déterminer les exigences compatibles avec la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Les émissions des secteurs industriels devront diminuer d’au moins 30 % en 2023 par rapport à 2013 et la valeur de l’indicateur carbone dynamique (indicateur de stockage carbone) sera bientôt annoncée. Sur la période 2020-2024, le gouvernement accordera un temps d’adaptation à la filière, puis les exigences environnementales vont progressivement augmenter comme suit :
- -15 % de contenu carbone en 2024.
- -25 % en 2027.
- -30 à 40 % en 2030.
Notez que cette application sera différente selon les secteurs et sera plus rapide pour les maisons individuelles mais plus progressive dans les logements collectifs et le tertiaire.
Le confort d’été est une nouvelle priorité
Enfin, la RE 2020 accorde une toute nouvelle importance au confort d’été, c’est-à-dire le besoin de rafraîchissement. Ce besoin sera d’ailleurs introduit dans le Bbio (besoin bioclimatique) et reposera sur un mode de calcul basé sur l’évolution des températures dans les années à venir. Un autre indicateur va donc voir le jour, exprimé en degré par heure (DH) et qui sera calculé lors de la conception des bâtiments. Le seuil est fixé à 350 DH. Au-delà de ce seuil, il conviendra de modifier le projet en ajoutant, par exemple, une ventilation centralisée avec puits canadien ou autre.
En revanche, le plafond étant le même dans toutes les régions de France, le gouvernement a prévu d’ouvrir la possibilité de recourir à des matériaux non biosourcés comme le béton dans les régions les plus chaudes.
RT 2012 et RE 2020 : quelles différences ?
La norme RE 2020 succède à la norme RT 2012 qui a elle-même succédé à la norme RT 2005. La RT 2012 avait, à l’époque, été mise en place à la suite du Grenelle de l’Environnement, qui mettait le logement au cœur de la transition énergétique. Mais la RE 2020 va plus loin que la RT 2012 et va permettre de rendre les bâtiments plus performants et réduire considérablement leur impact sur l’environnement.
Concrètement, la RT 2012 se contentait d’atteindre le label BBC avec une consommation maximale de 50 kWh/m²/an, alors que la nouvelle norme RE 2020 impose une production d’énergie supérieure à la consommation, avec une dépense totale maximale de 12 kWh/m²/an. La RE 2020 aspire donc à ne plus se baser sur le BBC mais sur le BEPOS (bâtiment à énergie positive), afin de réduire nettement l’impact de la production de chauffage. De plus, avec la RT 2012, on contrôlait essentiellement le chauffage, le mode de refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire et l’éclairage. Avec la RE 2020, d’autres usages vont être contrôlés comme les appareils ménagers et électroniques, l’impact carbone de la construction, une sensibilisation au mode de consommation, etc.
Zoom sur BEPOS, le standard intégré dans la RT 2020
Désormais, les logements construits ne devront pas se contenter d’atteindre les standards BBC mais BEPOS. Un logement, qui répond aux standards du BEPOS, est considéré « à énergie positive », ce qui signifie que la production d’énergie est au moins supérieure à la dépense d’énergie. A partir de 2022, tous les bâtiments devront répondre à ce standard et ces logements devront donc être en mesure de produire leur propre électricité. Le BEPOS va de pair avec des labels comme Effinergie et E+C- et les conditions pour l’atteindre sont strictes. Outre la dépense énergétique du logement, les bâtiments doivent répondre à différents critères :
- La perméabilité du bâtiment à l’air doit être de 0,4m3/h/m² pour une maison individuelle et 0,8m3/h/m² pour un logement collectif.
- Le logement doit produire sa propre énergie renouvelable à l’aide de panneaux solaires par exemple.
De plus, le logement doit faire l’objet d’une évaluation sur son potentiel d’écomobilité et sur son énergie grise, ce qui implique de démontrer que le logement est facile d’accès à travers des moyens de locomotion respectueux de l’environnement comme la marche, le vélo, ou les transports en commun. Pour calculer l’énergie grise, il est nécessaire de calculer l’énergie qui est nécessaire pour construire la maison et la comparer avec la quantité d’énergie qu’elle produit, cette dernière devant être supérieure à la première.
Source : Se loger
GROUPE IMMO ANNONCES - Groupement immobilier SYNEOS
Hélène Fraysse 06 59 20 26 53
h.fraysse@groupe-immoannonces.com www.groupe-immoannonces.com