Immobilier : le Diagnostic de performance énergétique s'invite dans le monde du crédit
Le DPE ? C’est l'un des premières choses que demande un client lors d’une visite. Il attire également l’attention des banques, plus à l’aise pour financer des rénovations que l’achat d’une passoire thermique.
Un projet d’investissement locatif (acheter un bien pour le louer) des pires logements de la catégorie G, peut en effet jeter un froid en comité de crédit puisqu’il sera en l’état purement et simplement interdit à la location dès janvier prochain. Suivront, en 2025, le reste des logements classés G, les F en 2028 et les E en 2034.
La banque LCL évoque « une vigilance accrue » à propos des financements des logements les moins bien notés. Dans le cadre d’un investissement locatif, « on va regarder si des travaux pour requalifier le bien sont prévus et financés », selon la banque.
« Les banques exigent maintenant systématiquement les devis et demandent à ce que le coût des travaux pour remettre (le logement) aux normes fasse partie du plan de financement », abonde le président du réseau de courtiers Cafpi, Olivier Lendrevie. « Sinon elles n’ouvrent même pas le dossier ».
La Banque postale a de son côté fait évoluer ses règles d’octroi de crédit immobilier en mai. Elles tiennent compte du DPE « dans le cadre du financement de la résidence principale ou secondaire, ainsi que dans le cadre de l’investissement locatif », assure une porte-parole.
Crédits dédiés à la rénovation
Les critères déterminants pour le banquier restent la situation financière de l’emprunteur, ses revenus ou encore la durée du prêt immobilier.
Le marché des crédits dédiés à la rénovation énergétique est toutefois en plein essor, à l’image du « Prêt Travaux Verts » lancé ce mois-ci par le Crédit Agricole d’Ile-de-France.
Il intègre en plus du financement un audit énergétique du logement et un accompagnement avant les travaux (calcul des aides gouvernementales, validation des devis des artisans…).
La Banque postale et le Crédit Mutuel proposent quant à eux un crédit « Avance Rénovation » à un taux fixe de 2 %, qui vient en complément de MaPrimeRénov', une aide à la rénovation dont 660 000 ménages ont bénéficié en 2021.
Il existe également l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) dont les intérêts sont pris en charge par l’État, peu mis en avant par les établissements bancaires.
Le bailleur social Action Logement propose de son côté aux salariés du privé des crédits dédiés à l’isolation thermique (toitures, murs, parois vitrées…) à 1 % pour un montant maximal de 10 000 euros.
« Apporter sa pierre »
Axe de développement commercial, le fait de financer la rénovation énergétique des logements est également partie intégrante de la politique en matière de lutte contre le réchauffement climatique mise en place par les banques, sujet sur lequel elles sont souvent attaquées.
L’impact est majeur puisque l’usage des bâtiments représente un cinquième des émissions de gaz à effet de serre de la France. C’est une manière « d’apporter sa pierre à l’édifice », explique le directeur marketing du Crédit Agricole d’Ile-de-France Guy Poyen, qui ne perd pas de vue non plus le bénéfice d’image en termes de recrutement, notamment des plus jeunes sensibles à ces thématiques.
Pour atteindre les objectifs climatiques que s’est fixés la France, la totalité du parc immobilier français doit être transformée en « bâtiments basse consommation » d’ici à 2050, à peu près l’équivalent des catégories A et B, lesquelles représentent aujourd’hui 2 et 3 % du parc respectivement.
Le rôle des banques sur le sujet est mal connu du grand public. Seuls 4 % des Franciliens se tourneraient en premier lieu vers leur banquier pour recevoir des conseils afin de préparer des travaux de rénovation, selon un sondage commandé par le Crédit Agricole Ile-de-France.
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Source : Le Télégramme